La région des Hauts-de-France est la deuxième plus touchée du pays par les cas de féminicides derrière l’Auvergne-Rhône-Alpes, avec 19 victimes en 2018, selon l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple publiée par le ministère de l’Intérieur. Fin novembre, les conclusions du Grenelle des violences conjugales ont permis la mise en place d’initiatives locales.
Comme quelques autres départements cette année, le Nord-Pas-de-Calais a organisé son propre Grenelle en fixant quatre thématiques d’action : l’amélioration de la prise en charge des victimes, l’articulation des professionnels, l’identification de mesures complémentaires dans la responsabilisation des auteurs, et la définition de l’accompagnement des enfants victimes de violences conjugales.
Les effets de cette initiative n’ont pas tardé à se faire sentir. « Les plaintes augmentent dans le département », a constaté Fabien Sudry, préfet du Pas-de-Calais, sur France 3 Hauts-de-France le 26 novembre. « C’est à la fois un signe préoccupant, ça veut dire qu’il y a du travail à faire et en même temps, c’est bien que la parole se libère ». Un plan départemental de lutte contre les violences faites aux femmes sur la période 2019-2022 a été adopté, avec des mesures complémentaires de celles annoncées par le gouvernement. Cinq-cents propositions ont été formulées et quarante-trois fiches de restitution construites.
Le département du Nord a choisi de concentrer son action sur l’information, mettant à disposition des ressources pour accéder à des conseils sur les démarches à suivre et les coordonnées des associations de lutte contre les violences conjugales du département. Une carte interactive a ainsi été mise en ligne. Elle indique à la fois les lieux d’accueil et d’écoute, les centres d’hébergement, et les hôpitaux.
La préfecture des Hauts-de-France a quant à elle annoncé le déblocage de fonds supplémentaires pour lutter contre les violences conjugales dans la région. Cette somme, nommée « Fonds Catherine », s’élève à 66 818 euros, et bénéficiera à 22 structures de la région. En France, 220 000 femmes s’appellent Catherine. Selon une étude commandée par le gouvernement, autant de femmes seraient victimes de violences conjugales dans le pays.
Alice Marot
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